Que d'eau, mais pas que!

Lundi 18 septembre

Je suis entrée hier à Riom en suivant un ruisseau d'eau très claire, et j'en suis sortie de même!

2 sites clunisiens en mise en bouche : l'abbaye de Mozac et l'église de Marsat, avec sa vierge noire et sa roue de cire (fil de 225 m de cire!!!), offerte en remerciement par les habitants de Riom pour les avoir protégés des invasions normandes.

La roue, fleurie pour l'occasion, est encore portée en pèlerinage chaque année.


À  Marsat, 5 fontaines accompagnent mon passage, le pays des puits est derrière moi.

Je croise le GR300, mais ne le suis pas car il passe par le centre ville de Clermont-Ferrand. Je préfère, avec la complicité de Google, prendre les extérieurs et contourner la cité Michelin.

Google ne dit rien de la qualité du chemin, de sa largeur, de son revêtement ; aujourd'hui, la pioche est bonne : d'abord une rue, puis au dernier pavillon, le bitume s'arrête, puiss  le chemin s'enfonce dans les bois, remonte un ruisseau qui glougloute et cascade, et devient sentier avant, à l'approche du village suivant, de redevenir chemin puis rue.

 

Je contourne donc cette grande ville par les collines, à la limite de l'urbanisation.

Ce sont des sentiers locaux, bien balisés et entretenus.

J'entre dans Royat par le boulevard thermal de Chamallières, mais c'est une cure calorique que je vais faire ce soir, avec Annie, une ex collègue habitant maintenant l'Auvergne.

Une truffade arrosée d'un vin rouge local (Boudes) permet de bien apprécier son séjour en Auvergne.

 


En passant par gergovie

Mardi 19 septembre

Contourner Clermont-Ferrand était un choix, mais je n'imaginais pas que cela serait si long. Pour quitter Royat, je décide de suivre un itinéraire de petite randonnée. Pour éliminer les graisses, c'est parfait, ça grimpe sec, ça descend pentu, c'est sans bitume ou presque... mais ça n'avance guère! 

Je n'atteins donc le plateau de Gergovie qu'en fin de matinée,  et Clermont-Ferrand est toujours visible!

Peu de vestiges, des remparts, des portes de l'oppidum, et surtout des chaussées. 

Je pensais retrouver le GR300 après  Gergovie, mais il doit vraiment exister de nombreux chemins, car si j'ai vu, et perdu, la Via Arverna, je n'ai vu de marques rouges et blanches qu'en toute fin de journée. 

L'autoroute "La Méridienne" filait plein sud, j'ai progressé parallèlement... et le plus loin possible! 

Les averses me contrariaient moins que l'absence matinale de l'écureuil. Exceptionnellement, il est apparu l'après-midi, quand la pluie avait cessé. 

Je me rapproche de l'Allier (la rivière), les reliefs s'adoucissent, quelques parcelles de vigne témoignent du maintien d'une activité  viticole qui s'était effondrée avec le phylloxéra.

Je loge ce soir dans un très beau village (une palanquée de camping-cars, évidemment stationnés à l'extérieur), Montpeyroux, situé  sur une butte.

Ce village exploitait une carrière d'arkose, un grès feldspathique, d'où  une grande harmonie de couleur des bâtiments. 


Une journée simplement belle

Mercredi 20 septembre

Tout en déjeunant,long bavardage matinal avec la propriétaire, qui m'explique la renaissance de ce village ruiné par l'abandon après la 2ème guerre mondiale. Chantiers internationaux d'étudiants qui réparent les rues, remontent les murs, réparent les toits effondrés. L'opération a le soutien du préfet et il devient de bon ton, pour les notables, d'acquérir  une maison à Montpeyroux. Les étudiants disparaissent mais la volonté  politique perdure puisque des fonds européens (FEADER) vont permettre d'aider à la création de chambres d'hôte. 

Après consultation des itinéraires proposés par le GR et par Google, je décide d'ouvrir une nouvelle voie, avec l'aide de Google. Totale réussite, beaux chemins, rarement bitumės, certains pavés, glaçage abondant, jolis villages traversés... et calme total après le bruit plus ou moins lointain de l'autoroute hier.

Cerise sur le gâteau : le temps s'améliore, le ciel s'ouvre et à midi, je fais une longue pause, juste couchée dans l'herbe du chemin à regarder les nuages en ouvrant quelques noix!

Pas de coquille aujourd'hui,  été pourtant, da s un village est indiqué un gîte pèlerin ; comprenne qui pourra...

D'autres panneaux indiquent que je ne suis pas encore sortie de la zone d'influence Michelin. 

Glanage : noix et raisin, dans un paysage totalement apaisant, quasi toscan!


Comme ma progression se fait parallèlement à l'Allier, je croise de nombreux affluents, que les anciens chemins franchissaient par des gués. Il arrivait que les piétons disposent

 d'un petit pont.

Je ressens une sorte de tristesse pour tous ces chemins désertés, et surtout une incompréhension à voir si peu de monde dehors, alors que le temps est agréable... et qu'on est mercredi!

L'écureuil manque aujourd'hui à l'appel...

Pour terminer cette journée de petits bonheurs, un hôtel modeste, avec cuisine familiale... et une carafe de vin rouge, car fontaines, même si je vous admire en chemin, je ne boirai pas de votre eau!


Telle un saumon...

Jeudi 21 septembre

...j'ai remonté l'Allier, mais à pied sec.

Mais reparlons de l'hôtel modeste, qui pour la nuit, le copieux repas du soir et le petit déjeuner, m'a coûté 40 €. Juste incroyable! 

Je n'aurais pas aimé devoir plonger dans l'Allier au petit matin : la rivière "fumait".

Sur le chemin, une rosée abondante témoignait également de la fraîcheur matinale.

J'ai d'ailleurs failli mettre les gants!


La vallée de l'Allier s'élargit à l'approche de Brioude, que j'atteins après avoir traversé des prairies et des champs irrigués. 

Le chemin oblige à  lâcher prise, à cesser de vouloir tout contrôler.

Le matin, je ne suis sûre que de 2 choses : le fait que je vais marcher et la direction que je vais prendre. Ce que je vais découvrir, l'itinéraire précis que je vais suivre, où je vais m'arrêter et dormir, j'accepte de ne pas le savoir.

Ainsi, aujourd'hui, j'ai décidé à un moment de changer de rive, alors que j'avais perdu le balisage coquille depuis un bon moment!

Le centre ville est un bijou, et particulièrement la basilique Saint-Julien. Tout est remarquable, du sol pavé aux hautes voûtes, en passant par les colonnes polychromes et les vitraux contemporains, réalisés par un atelier chartrain.

L'extérieur est tout aussi splendide, dans les proportions comme dans les formes et les coloris.


J'ai quitté Brioude, et le cours de l'Allier,  pour remonter un de ses affluents, la Sénouire, jusqu'au petit village classé de Lavaudieu, où m'accueille cette pierre insérée  dans un mur, surement un réemploi!


Vieilles pierres Et sénouire murmurante

Vendredi 22 septembre

Lavaudieu (La vallée de Dieu) s'est constitué autour d'un monastère essaimé de La Chaise-Dieu et destiné aux femmes, protégé par les collines environnantes. 

Le village a été préservé, ainsi que le cloître et l'église (sauf le clocher, tronqué à la révolution et surmonté d'un bonnet phrygien!), ce qui lui vaut aujourd'hui d'être classé... et visité.  

Je remonte la vallée de la Sénouire par de beaux chemins, empruntés également par un GR.

Château ruiné, vieux ponts, petits villages blottis autour de leur église, cavalier, troupeau de moutons gardé par les chiens et le berger, plus occupé  par son téléphone portable...

Le bruit de la rivière est un agréable compagnon de marche, il apaise, incite à la flânerie,  à la rêverie. On avance sans s'en rendre compte...

On se laisse même surprendre par la vision d'un animal roux, dans un pré  ; je comprends la désertion de l'écureuil devant le prédateur qu'est Maître Goupil!

Dans un village, me voici de nouveau hélée : cette fois, c'est pour m'offrir un café et partager un brin de causette.

Voilà peut-être le seul avantage de tous ces chiens aboyeurs : signaler le passage d'un randonneur!


Plus loin, un village et son château reçoivent de nombreux visiteurs car un Français au destin international y est né. 

J'ai surtout retenu, à l'église, l'hommage photographique aux victimes de la guerre.

Longue journée de marche récompensée par le repas et l'ambiance de la ferme où je dors ce soir : produits du jardin (tomates, salade, haricots), de la ferme (veau)... et locaux (cèpes cueillis du jour, vin). 


Camino nous voici!

Samedi 23 septembre

Une seule image, aujourd'hui, l'arrivée au Puy-en-Velay : j'ai, pour la 1ėre fois, réussi à faire un zoom avec la tablette... On ne se moque pas!

Je rencontre un 2ème Giffois, ex parent d'élève, venu pour une semaine faire l'expérience du chemin.p

Mon amie Catherine me rejoint pour partager quelques journées sur le chemin. Nous passons chez les Amis de Compostelle pour prendre une nouvelle crédential.


Bienvenue dans le monde de la randonnée industrielle

Tdimanche 24 septembre

Changement total d'ambiance!

J'aurai vu plus de monde en une journée qu'en 3 semaines... Heureusement, comme quasiment tout le monde marche dans la même direction, nous ne voyons les autres randonneurs, français, québécois, anglais... qu'aux arrêts. 

Le balisage est surabondant, renforcé par des panneaux indicateurs, de nombreux bancs et tables invitent au repos, des toilettes sèches sont installées à intervalle régulier, des panneaux informatifs bien faits donnent d'intéressantes indications...

Mais, pour moi qui ai déjà du mal avec les voisins vigilants, j'ai un peu l'impression de découvrir les randonneurs vigilants!

Le chemin s'élève tranquillement, avec des affleurements de roches volcaniques, la vallée encaissée de la Dolaison, des troupeaux de moutons, des champs de lentilles, de luzerne... séparés par des murs d'épierrement.

Nous nous arrêtons à une jolie chapelle, puis à une petite terrasse.

Le ciel est tout bleu, la température estivale...

La randonnée est très agréable... et le repas au gîte le sera également grâce à la présence d'un couple de Canadiens qui nous régaleront d'anecdotes racontées avec leur délicieux accent. 


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